Laura Arnal

Interview de Laura Arnal – Maladie de Lyme


Il y’a quelques mois j’ai lu le livre « J’ai surmonté la maladie de Lyme » de Laura Arnal sur la maladie de Lyme. Le titre est assez marquant pour qu’on aie envie d’en savoir plus. Je me suis dit qu’il fallait absolument que j’arrive à la joindre pour poser mes questions. Le temps faisant son œuvre, nous avons enfin réussi à entrer en contact pour des échanges passionnants sur la maladie de Lyme entre autre. Son parcours est très intéressant et mérite clairement un peu plus de détails que je m’apprête à vous livrer dans l’interview qu’elle m’a accordé !

Bonne lecture.


Pourrais-tu te présenter aux lecteurs, Laura ?


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Quel a été ton parcours en tant que malade ? Le diagnostic a-t-il été une évidence ?


Peu après notre déménagement familial en Allemagne, sont apparus des symptômes variés, incohérents, migrants. Si mon médecin généraliste n’y trouvait pas d’explication, il m’expédiait tout droit chez un spécialiste. On finissait par trouver une raison ou bien par me dire que c’était idiopathique (d’origine inconnue). Je me persuadais que traiter mes problèmes les uns après les autres fonctionnerait.

Cependant, au fur et à mesure des semaines, mon état de santé ne cessait de se dégrader. Des symptômes invalidants arrivaient et parfois repartaient, sans crier gare et sans aucun élément déclencheur. Imaginez la situation suivante : vous prenez un rendez-vous médical pour un mal persistant au genou, et le jour J, vous arrivez chez le médecin d’un pas assuré (attestant d’un genou en parfait état de marche), mais c’est au tour de votre mâchoire d’être complètement bloquée… À en devenir dingue !

En 5 ans de ce que j’appelle une « quête médicale », une recherche de diagnostic (une expression qui me semble plus adaptée que celle d’errance médicale), c’est le 70e docteur que j’ai rencontré qui a mis un mot sur mes maux : maladie de Lyme.

Ce médecin interniste a été curieux : il m’a posé des questions sur mon historique médical qu’aucun de ses confrères ne m’avait posées auparavant. Il a compris mes symptômes et surtout ne m’a pas considérée uniquement en fonction des résultats d’examens que je lui apportais. Ce médecin a su m’écouter avec détermination et sans a priori.

Contrairement à beaucoup de pathologies pour lesquelles l’annonce du diagnostic est un moment très douloureux, pour moi – et comme pour beaucoup de malades de Lyme, cette annonce a été un moment de sidération qui s’est illico transformé en une joie immense. Je savais enfin contre quoi j’allais me battre. J’allais pouvoir revivre.


Comment as-tu fait pour te soigner ? Est-ce plus facile de se soigner à l’étranger ?


J’ai commencé comme vous l’auriez/vous l’avez fait certainement aussi, par aller sur le web pour m’informer sur cette maladie que je connaissais juste de nom. J’étais un peu interloquée car je n’avais aucun souvenir d’une piqûre de tique et pour autant, je me retrouvais bien au travers de témoignages de malades que je découvrais.

La sérologie Elisa (test sérologique officiel peu sensible et peu spécifique), nécessaire pour valider officiellement ce diagnostic clinique est revenue négative.  Mon médecin généraliste, malheureusement trop peu formé sur ce type d’infection a donc écarté illico ce diagnostic. Comme celui-ci m’avait fait faire toute une batterie de tests en parallèle, eux aussi négatifs, j’étais devenue la #patientehypocondriaque, la #cestdansvotretetemadameEt pourtant, je lisais régulièrement que l’Allemagne était très en avance pour la prise en charge des malades de Lyme

Mon premier plan ? Consulter un médecin spécialiste de la maladie de Lyme près de chez moi à Cologne. J’ai donc trouvé un médecin dans un cabinet médical privé. À noter que financièrement parlant, le test au résultat négatif faisait que je ne pourrais être prise en charge ni par ma caisse d’assurance maladie, ni par ma mutuelle.

Au fur et à mesure des traitements (antibiotique et phytothérapie), et des semaines qui passaient, je chutais. Mes symptômes augmentaient, et même, de nouveaux symptômes invalidants apparaissaient.

Il a fallu me rendre à l’évidence qu’après 6 mois de traitement très dur à supporter, je me retrouvais plus malade encore, à lutter contre 40 symptômes en parallèle. C’était très choquant et déstabilisant. Je voulais pourtant tellement que les médicaments prescrits fonctionnent !

C’est à ce moment-là que le docteur m’a annoncé que j’étais traitée. C’était fini. C’était OK. Il suffisait juste de me reposer un peu. On m’avait donné tout ce qu’il fallait. Je raconte évidemment la suite dans « J’ai surmonté la maladie de Lyme » !


Ou en es-tu aujourd’hui ? T’estimes-tu guérie de la maladie de Lyme ?


À l’heure actuelle, on n’a a priori pas trouvé de solution qui permette d’attester que toutes les borrélies sont parties de notre corps, donc il est difficile de conclure que l’on est complètement soigné. Sur mes 40 symptômes, il m’en reste seulement 3 (et je travaille à les faire partir) ! Je me sens beaucoup mieux à 47 ans qu’à 37, ma mémoire est complètement revenue, mes maux de dos sont oubliés, j’ai beaucoup d’énergie, je retravaille, je refais du sport… je revis ! On pourrait résumer la réponse à cette question en disant : « je suis en bonne santé dans ma maladie ».


Tu as écrit un livre « J’ai surmonté la maladie de Lyme » aux Éditions Odile Jacob, peux-tu nous en dire plus ?


Laura Arnal, j'ai surmonté la maladie de Lyme.

La maladie de Lyme n’est malheureusement pas bien connue ni reconnue dans ses formes chroniques. Pourquoi devoir partir aux États-Unis pour finalement se voir prescrire des médicaments parfaitement disponibles en pharmacies en France et dans la plupart des pays européens ? Autant partager son expérience et l’éviter à d’autres.

C’est un ouvrage que j’ai eu la chance de co-écrire avec mon amie Charlotte Guttinger qui habite en Hollande. Même au temps du « avant-covid », nous avons travaillé à quatre mains, uniquement en ligne !

« J’ai surmonté la maladie de Lyme se lit comme un roman. Il s’adresse à ceux qui vivent avec la maladie de Lyme ou qui sont proches d’un lymé, à ceux qui cherchent encore la source de leurs maux, à ceux qui l’ont échappé belle, aux sceptiques et plus largement à tous les curieux. Il met en scène des témoignages : celui de Laura, mais aussi ceux d’autres lymés rencontrés au fil des années. La parole est aussi donnée à l’entourage du malade qui a le rôle primordial et compliqué d’aider son lymé à surmonter son état. »


As-tu fait appel aux plantes dans ton parcours ? Si oui peux-tu nous citer quelques exemples ?


La phytothérapie a joué un grand rôle dans mon traitement en complément des antibiotiques et antiparasitaires. J’ai utilisé, tout en étant accompagnée par mon médecin traitant, beaucoup de recommandations de l’herbaliste américain Stephen Harrod Buhner, celles du Docteur Dietrich Klinghardt aussi avec qui je continue à me former avec ses séminaires en ligne et certaines formules de Byron White.

J’ai suivi par exemple le protocole Bartonella de Stephen Buhner. Une plante qui m’a clairement aidée est Houttuyunia Cordata qui a notamment des propriétés antibactérienne, anti-inflammatoire et dépurative.


Que recommanderais-tu à un malade de Lyme pour se soigner aujourd’hui en France ? Est-ce possible ?


Il me semble en premier lieu très important de comprendre la ou les maladies dont on souffre. Connaître le fonctionnement des borrélies, celui des bactéries, virus ou parasites de co-infections dont on est porteur permet de mieux réagir face aux réactions de son propre corps, et aussi de mieux accepter le traitement qui nous est prescrit. Ces efforts d’apprentissage sont souvent rendus très difficiles en raison des symptômes invalidants que ces maladies peuvent procurer, mais me paraissent primordiaux.

Trouver bien sûr un médecin pour un accompagnement efficace est incontournable. Pour cela, les associations de malade de Lyme peuvent aider efficacement. Se soigner est plutôt un parcours du combattant qu’une promenade de santé, mais cette bataille vaut le coup !


Beaucoup de malades se soignent par eux-mêmes faute de thérapeutes qualifiés, qu’en penses-tu ? Est-ce une fausse bonne idée ?


En France actuellement, l’analyse les symptômes, les traitements et les avancées scientifiques au sujet de la forme chronique de la maladie de Lyme (#lymelong) et des co-infections associées sont encore trop peu connues.

Trop souvent, les médecins formés qui accompagnent ces malades sont actuellement malheureusement dénoncés et attaqués par le conseil de l’ordre pour diverses raisons. Les malades se retrouvent donc très isolés.

Des députés ont organisé des tables rondes et des auditions à l’Assemblée Nationale pour comprendre cette situation dans laquelle le corps médical reste très partagé (si vous voulez en savoir plus : 3 minutes de vidéo pour comprendre la “Lyme War”)

Par conséquent, beaucoup de malades se tournent vers des médecines non conventionnelles. Ils trouvent là une écoute, des réponses à leurs questions, et souvent des traitements qui les aident. Les malades partent aussi consulter des médecins à l’étranger, où la maladie est mieux reconnue et traitée. J’en suis un exemple… Quant à se traiter seul, cela me paraît très très risqué !


J’ai cru comprendre que tu étais coach de Lyme, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur cette activité ? Le déroulement d’une séance ? Comment peut-on prendre RDV ?


Lyme est une maladie qui fait énormément souffrir : elle est souvent invisible, isole socialement, peut se développer très vite, les tests diagnostiques sont peu fiables et les malades s’entendent trop souvent dire :  ça va passer, et souvent #toutestdansvotretete. C’est très déstabilisant pour le malade mais aussi pour son entourage. Trouver une écoute et un accompagnement par une personne qui est aussi passée par là, en complément d’un suivi thérapeutique, peut vraiment aider. Entre malades, on se comprend bien, on s’apporte des pistes, des solutions. En tant que « patiente-coach », c’est mon expérience et mon expertise de cette maladie que j’ai vécue sous sa forme chronique que je propose de partager.

Voici un témoignage d’un patient « lymé » que j’accompagne :

« C’est une maladie qui vous tombe dessus, incompréhensible dans toute sa globalité, depuis la détection, le déni du système qui fait mal, la longueur et la complexité du traitement… On se retrouve vite seul avec un entourage restreint. J’ai vite compris que pour la forme chronique le chemin serait long. Alors pour ma part, même si je ne suis pas encore sorti d’affaire, la connaissance de Laura sur le sujet au vu de ce qu’elle a enduré est forcément une mine d’or. Étant dans l’incertitude sur cette maladie qui nous éreinte, c’est une chance et un plus pour épauler et orienter les patients. Je la côtoie depuis peu mais c’est exactement ce que je recherchais en appui de la médecine spécialisée pour sortir du tunnel. Je suis convaincu et persuadé que cette aide m’aidera à retrouver ma vie d’avant ! » Pierre 43 ans

Pour en savoir plus : Laura Arnal Coach de Lyme


Je sais que tu t’investis beaucoup pour les malades de Lyme, pourrais-tu décrire tes activités ?


La maladie de Lyme m’est « tombée dessus » et j’ai eu la chance de m’en sortir.

Continuer à « apprendre Lyme », communiquer autour de ce sujet, aider la recherche, aider les malades de Lyme, et aussi les médecins à mieux nous comprendre sont des missions qui me motivent beaucoup.

Tout doucement je transforme mes activités professionnelles ! J’ai créé le site Lymetime qui a pour but de relayer infos, tuyaux et témoignages sur Lyme et ses co-infections. Je suis actuellement étudiante au DU d’Éducation Thérapeutique de l’Université des Patients de Sorbonne Université. J’ai aussi l’honneur d’accompagner comme expliqué plus haut, de plus en plus de patients lymés pour les rendre acteur de leur guérison. Enfin, je travaille à différents projets de groupes… à suivre dans un prochain post de lymetime !

Merci beaucoup Grégoire de cet interview !


Retrouvez Laura Arnal :

Site web : Lymetime

Instagram : @laura__arnal       

Facebook : Lymetime


Grégoire :

Laura, merci à toi d’avoir pris le temps de répondre à mes questions 😉

J’espère que cette interview vous à plu et qu’elle répond au moins en partie aux questions que vous vous posez sur Lyme. A très bientôt pour d’autres invités !

Portez vous bien,

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