Elie Wiesel

Le silence encourage l’oppresseur


Ce n’est pas facile de parler de soi, enfin pour certains dont je fais partie. Je n’ai jamais été particulièrement extraverti. Je dirai que j’ai toujours été un introverti extraverti. C’est-à-dire que je gardais les sujets sensibles pour moi bien camouflés. Le reste, ce qui n’avait pas d’impact sur moi et que j’avais digéré, je pouvais en parler avec quiconque. Dans le post précédent je vous disais que c’était difficile pour moi de parler de mon vécu de malade. Les raisons sont nombreuses, il y a sans doute une part de pudeur, de peur du jugement voire peut être aussi de honte d’être tombé malade. Beaucoup de sentiments qui s’entre-mélangent et mettent souvent une barrière entre ce qui devrait être dit et ce qui ne devrait pas l’être. Rappelons aussi que la vérité du malade de Lyme est particulièrement crue et combien de fois avons nous été si minables qu’il en était impossible de le partager ?! C’était peut être mieux ainsi. Et pourtant je me fais violence et je sais qu’il faut transmettre nos histoires.

Apparaître vulnérable et faible dans un monde où l’ego et la force sont érigés en modèle n’est pas chose aisée. Et encore moins pour un homme ! Cependant le temps et le recul ont dé-façonnés en moi cette façon de penser. On se rend compte que l’image de la force est un élément particulièrement subjectif et différent d’une personne à l’autre. Cela concerne un peu près tous les domaines de la vie et tous les préjugés que l’on pourrait avoir construits en soi. N’est-il pas vrai ?!

Je fais ce post puisque je n’ai jamais réussi à partager tout ça de cette façon. Cela viendra peut être ou peut être pas. Par contre, je vois de jeunes gens dont la force est tout simplement colossale et qui arrivent à partager cette vérité crue du quotidien du malade. Que ce soit en photo ou en vidéo un peu partout sur les réseaux sociaux. Je trouve qu’ils ont raison de le faire, à leur façon. Ce qui compte, c’est surtout de dénoncer l’ampleur de la situation des malades de Lyme en France aujourd’hui. Puisque c’est là que réside le vrai problème. Il ne réside pas en moi, en vous ou en nous ni dans la pudeur ou la honte que l’on pourrait éprouver à montrer à quoi ressemble ou a ressemblé notre quotidien.

La vérité c’est que l’on ne sait plus ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser pour être entendu. La candeur et la pudeur disparaissent au fur et à mesure que notre vie se dissipe dans l’ombre d’un passé à l’agonie. Du coup comment une quelconque pudeur pourrait elle encore subsister alors qu’il n y a plus personne autour de nous pour réagir à tout cela ?

Et pourtant, il faut continuer de dénoncer cet état de fait. Ne pas le faire, c’est laisser la place à nos oppresseurs qui ne ratent pas une occasion de gonfler leurs égos sur BFM Tv et autre chaîne surfant sur la détresse des malades. Les journalistes de nos jours n’ont plus honte de rien pour leur part… Alors ne faisons pas le jeu de ces opportunistes.

Comme disait Coluche « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ».

Aujourd’hui rien n’est fait pour les malades de Lyme en France. Les tests ne sont pas fiables, les médecins ne le sont pas plus et la recherche est au point mort. Les malades ne sont pas soignés, ne sont pas pris en charge, sont traités d’affabulateurs et sont dénigrés à la télévision par des professeurs glorifiés (escrocs) qui prennent un malin plaisir à planter les derniers clous du cercueil des malades. Pour les enterrer bien profond et tout ça avec le sourire bien sûr. Certains médecins essayent de soigner et alertent sur cette maladie et ses co-infectons. Ceux-là sont recherchés par l’Ordre des Médecins et bannis pour avoir aidé des malades en souffrance. Voilà où nous en sommes.

J’ai créé SociaLyme pour ne pas rester dans l’ombre, pour m’exprimer à ma façon et ne pas me cacher. Parce que je n’ai rien à cacher ! Ma maladie je l’ai vécue et je la vis encore dans la dignité et dans le respect de moi-même. Je suis fier de tout ce chemin parcouru et je n’ai pas à me camoufler devant des escrocs. Au contraire, c’est à ces gens qui n’ont pas de conscience d’avoir honte de leurs paroles, de leurs actes et de tout ce qu’ils récoltent à semer la terreur chez les malades et les associations de malades. Il faut continuer à se battre sur ce front, pour partager pour aider et pour que cela n’arrive plus à d’autres personnes. Il faut aussi continuer pour ceux qui souffrent de la phase chronique pour apporter des solutions, du soulagement, des moyens de se soigner. L’espoir n’est pas perdu on peut leur apporter beaucoup !

Le silence ne fait que favoriser l’oppresseur, il n’est pas notre allié ! Élevons la voix pour dire haut et fort notre combat. Soyons fiers de ce que nous accomplissons au quotidien, ne serait-ce qu’en nous soignant et en contribuant à alerter nos proches. De fil en aiguilles nous serons vainqueurs et nous démasquerons les escrocs qui par leur mauvaise foi, ignorance et incompétence font du tort à l’accès aux soins des malades de Lyme en France. Je vais continuer d’écrire, de partager, de proposer des solutions et m’entêter à faire grandir SociaLyme pour qu’on entende nos parcours jusque dans les bonnes oreilles. Je m’arrêterai seulement quand chaque malade de Lyme et de ses co-infections sera pris en charge, soigné avec dignité, rassuré sur son avenir et traité avec bienveillance dans notre système de soin français.

Ne lâchons rien, la tête haute serrons-nous les coudes et faisons face. Dénoncer c’est exister 😉

Portez vous bien,

Greg

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