Consultation Médicale

6 Clés pour une visite médicale réussie


« Quoi Encore vous ?! » dit le médecin généraliste en soufflant d’un air agacé. « C’est pour quoi exactement ? » insiste la secrétaire au téléphone, faisant fi de toute déontologie et de tout code médical et cherchant à vous empêcher de prendre rendez-vous. « Non, vous n’avez pas Lyme », décrète ce spécialiste au bout de 30 secondes de consultation (un spécialiste médium sans doute…). En gros, vous prenez rdv avec un médecin, un spécialiste, bah un professeur de renom, les délais d’attente sont longs. Cela fait quelques semaines, voire souvent quelques mois que vous attendez impatiemment ce rdv. L’espoir est grand qu’enfin quelqu’un vous comprenne et vous soigne de vos maux. Seulement voilà, vous ne pouvez y aller comme ça les mains dans les poches, avec en tête uniquement le brouillard du quotidien et les symptômes en pagaille qui viennent et vont au gré des jours et de la météo. Par expérience, ces rdvs virent au cauchemar et tournent courts dès que vous prononcez le mot Lyme. D’ailleurs, on se sentirait presque comme Buffy avec son oignon devant les vampires. Il suffit de dire « Lyme », c’est assez marrant avec le recul, je vous assure. Des fois je me prends à rêver et imaginer un monde de zombies et je me demande, si tu croises un zombie médecin, est-ce que si tu dis Lyme il disparaît ? Bref… J’aimerais vous dire que mon imagination débordante vient de la maladie de Lyme. Mais c’était déjà le cas avant le drame…

Donc, revenons à notre rdv primordial, il faut à mon sens prendre en compte les points suivants pour en ressortir avec de le sourire et de l’espoir et non de la haine couplée à de la détresse : 

I – Préparez votre consultation


Examens, antécédents, lettre de recommandation, etc. Préparez vos questions. Cela est d’autant plus vrai si vous attendez cette consultation depuis longtemps. Cette préparation vous permettra également de savoir quoi dire, sans se perdre dans les détails, ni donner l’impression qu’on affabule voire qu’on est « seulement » déprimé… Parfois donc, il ne faut même pas prononcer le mot Lyme, encore moins parler d’Internet… Mais dans ces cas-là, il faudra sérieusement se demander si vous consultez le bon médecin… Avec le temps vous devriez savoir quel est le bon moment pour en parler. On prépare donc un plan avec ses symptômes principaux, leurs récurrences, apparitions, avec ses questions et ses objectifs de rdv.

Ici le point principal, est d’éliminer toute autre maladie, cancers et autres joyeusetés que la médecine moderne sait détecter via des analyses de sang, IRM, scanners… Si vous pensez qu’en énumérant tous vos symptômes vous aurez plus de poids vous vous trompez, donc ciblez les principaux et oubliez vos curieuses dermatites qui n’intéresseront même pas un dermatologue. Pour ma part, et pour paraphraser mon ancien doc généraliste « Quand on a autant de symptômes ce n’est probablement pas très grave » d’un air rassurant. Moé …

II – Ayez un objectif précis 


Se faire prescrire un examen, être orienté vers un spécialiste, obtenir ou ajuster un traitement… Ciblez vos symptômes en fonction de l’objectif, pour ne pas tout mélanger et pour gagner du temps. Votre médecin généraliste ne trouve rien d’alarmant dans votre cas ? Pourtant vous carburez aux anti-douleurs, anti-inflammatoires ou autres pilules miracles sans réel diagnostic ? Ce n’est pas normal ! Exigez des réponses, une orientation vers un service interne, ou un spécialiste, avec une lettre motivée de votre médecin. C’est son travail, s’il ne sait pas, il doit néanmoins chercher. Ne repartez pas sans rien, il ne faudrait pas que vous vous retrouviez chez vous avec une ordonnance pour du doliprane après un rendez-vous que vous avez espéré depuis des semaines. Rien de pire pour donner le cafard.

III – Prenez le temps


Vous avez un problème qui doit être résolu, c’est le motif de la consultation. Il est peut-être pressé mais ce n’est pas votre problème, vous êtes là pour trouver une solution à vos maux. Restez le temps qu’il faudra pour poser vos questions, vos interrogations. Il est important d’être écouté et soutenu par le corps médical. S’il le faut prévenez la secrétaire de vous caser en fin de journée ou en début d’après-midi. Ne forcez pas non plus, et si votre thérapeute n’est pas à l’écoute, changez de thérapeute.

IV – Ménagez votre interlocuteur (pour votre bien)


N’arrivez pas avec votre diagnostic, le médecin pourrait mal prendre que vous lui fassiez la leçon. Si vous devez parler de Lyme, il peut être intéressant d’amener de la documentation d’une association (certaines proposent des kits pour les médecins) pour s’appuyer sur des faits, et éviter les situations du type « non vous n’avez pas Lyme. Point final ». S’il s’agit de votre médecin traitant notamment, n’oubliez pas qu’il doit être un allié et non un ennemi dans votre traitement. Rappelez-lui que c’est vous le malade et que donc ce n’est pas à vous de trouver ce que vous avez, que vous comptez sur lui, ou sur ses confrères.

Il appréciera certainement cette marque de confiance et cela le motivera peut-être à prendre du temps pour pousser les investigations un peu plus loin. Après tout, vous voulez seulement guérir, vous n’êtes pas là pour l’enquiquiner !

V – Venez accompagné 


Cela donnera plus de poids à votre présence. Vous vous sentirez moins vulnérables et seuls. Briefez votre accompagnant : il devra être attentif à ce qui se dit, et si nécessaire renforcer votre parole, voire vous défendre. C’est un point crucial, je le dis par expérience. Venir avec quelqu’un c’est la garantie d’avoir un témoin de ce qui se dit, quelqu’un qui écoutera quand vous serez dans vos pensées, vos douleurs, vos peurs… Quelqu’un qui pourra également intervenir si le rdv tourne au vinaigre, qui est là pour vous protéger des insultes, des humiliations, des jugements… C’est un point que l’on n’ose pas évoquer mais qui peut malheureusement arriver. C’est aussi quelqu’un qui saura vous dire ce que vous n’avez pas compris ou entendu durant le rdv. Ça marche dans les deux sens ! Et puis franchement aller seul à l’hôpital c’est tellement déprimant.

VI – N’attendez pas de miracle 


Et oui, on espère toujours que ce rendez-vous sera celui où le médecin trouvera LA maladie, genre : « ce n’est pas Lyme mais je sais ce que c’est et j’ai le traitement ! » et là, les confettis vous tombent sur la tête et c’est Champomy pour tout le monde ! D’ailleurs certains attendent encore (dont moi ? vous ?). Au mieux vous aurez une reconnaissance de vos symptômes et un traitement antibiotique qui pourra vous aider un temps. Mais souvent ce sera un examen complémentaire ou une impasse. Soyez persévérant, patients et … obstinés !

Les Maux de la fin


Le Rdv médical est probablement ce qui est le plus compliqué dans le cadre de maladies chroniques non reconnues et dont les tests sont peu fiables. Vous êtes plein d’espoir et d’attentes qui ne sont bien souvent pas alignés avec la réalité. Avec le temps et les rdv, l’expérience nous permet de créer une carapace ultra résistante mais pas toujours suffisante. Il faut donc se documenter, comprendre, réfléchir par soi-même et faire passer le message auprès des proches. Leur soutien est un bouclier pour se reconstruire et bloquer les actes malveillants. J’oubliais, petit détail qui a son importance, n’allez pas voir un médecin qui ne reconnaît pas vos maux. Forcément si tu vas voir un doc qui ne reconnaît pas les unijambistes il y’a peu de chance qu’il voit qu’il te manque une jambe. Tu vois le délire ?! Ben c’est pareil avec ta maladie chronique, si tu vas voir quelqu’un qui ne la connaît pas, il ne va pas te soigner de cette maladie. Il va se lécher le doigt, le mettre en l’air et te dire d’où vient le vent (histoire vraie). Bref, au mieux tu finiras chez le psy pour soigner une dépression pendant quelques années avant de comprendre que ce n’est pas psy, que la dépression est une conséquence de la maladie et non sa cause. Il faut passer du rôle de patient passif au rôle d’acteur de sa propre santé. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas fait 8 ans d’études que vous ne méritez pas d’être respecté. De plus cela vous permettra de vous sentir moins dépendant des médecins.

« Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. »

Il s’agit d’un petit passage du serment d’Hippocrate, l’un des textes fondateurs de la déontologie médicale.

Voilà, je pose ça là, à bon entendeur…

Portez-vous bien,

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