Préjugés sur la maladie de Lyme

Les Idées Reçues sur la maladie de Lyme


La maladie de Lyme est un sujet très à la mode dans les médias ces dernières années. On retrouve des informations dans tous les sens. Ce qui laisse la porte ouverte à de nombreuses interprétations et des idées reçues toutes préconçues. C’est également l’occasion pour beaucoup de pseudo-experts de sortir de leur caverne pour prouver leur existence aux yeux du monde. En réalité ils auraient mieux fait de rester dans l’ombre avec les lobbys qu’ils représentent.

Bref, pour en venir au vif du sujet, voici les idées reçues les plus courantes sur la Maladie de Lyme. Je vais tenter de lever le voile sur ces idées avec bien évidement des sources scientifiques à l’appui. Sinon je ne serais pas bien plus digne de confiance que ces hommes des cavernes. A la différence que je suis moi-même Lymé, ce qui m’offre une position de force pour en parler (ou pas ?). En tous les cas je m’informe sur le sujet, c’est déjà pas mal.

La maladie de Lyme est une maladie Rare


Non ce n’est pas une maladie rare. Ce qui pourrait faire croire que la maladie de Lyme est une maladie rare vient de la façon dont on comptabilise les malades. Sachant que les tests de dépistages ne sont pas fiables à 100%, et que de nombreux symptômes de la maladie de Lyme sont pris pour d’autres maladies, on passe à côté de nombreux malades. Si on se base sur l’érythème on rate également une bonne moitié des malades. D’autre part, les tests ne prennent pas en compte les 300 espèces différentes de borrélies et le test de base, l’ELISA, ne se focalise que sur 4 de ces souches… Définitivement NON, la maladie de Lyme n’est pas un épiphénomène.

En France, pour l’année 2018 le Ministère de la Santé estime qu’il y a plus de 67 000 nouveau cas contre 27 000 par an avant 2015 (une forte hausse donc depuis quelques années) : (http://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/maladie-de-lyme). L’association France Lyme de son côté annonce des chiffres 3 fois supérieurs. (http://francelyme.fr/WordPress3/Documents/2013/07/Nombre-de-malades-juillet-2013.pdf)

En Allemagne, les autorités annoncent 80 000 nouveaux cas par an.

Aux USA, le CDC a récemment admis avoir sous-estimé le nombre de nouveaux cas annuels. Le chiffre annuel est passé de 30 000 cas par an à 300 000 actuellement… Soit multiplié par 10 ! Et encore il semblerait que ces chiffres soient en dessous de la vérité. On parlerait de 900 000 cas par an…

La morsure d’une tique signifie l’infection à la maladie de Lyme 


Je vous rassure, la réponse est NON. Toutes les tiques (ou paon, moustique.) ne sont pas porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Attention cependant car une tique peut être porteuse d’autres bactéries qui peuvent causer d’autres infections (Babésiose, chlamydia, bartonellose…). Selon les chiffres de l’INRA, 41% des tiques seraient porteuses d’au moins un agent pathogène et 16 % de la borrélie.

La maladie de Lyme est véhiculée uniquement par les tiques 


La réponse est bien évidemment NON. Non seulement elle peut être transmise par les tiques, mais aussi par les taons, les araignées, les moustiques…

Il n’y a pas de tiques en Ville (par exemple Paris) 


Faux. Un proche a ramené une tique sous le genou à la maison. Il habite en région parisienne… D’ailleurs il suffit de regarder s’il y a des panneaux à l’entrée du parc parlant de la présence des tiques. On trouve ce type de panneaux au cœur de Paris. Encore une fois selon les derniers chiffres de l’INRA, près d’une piqûre sur 2 à lieu en forêt, quand 1/3 des piqûres interviennent dans un simple parc.

Je n’ai pas d’érythème migrant suite à la morsure d’une tique, je ne suis donc pas infecté(e)


Malheureusement NON, la non présence d’un érythème ne signifie pas qu’il n’y a pas d’infection. L’érythème n’apparait que dans 30 à 50% des cas de morsure. Il faut donc rester très vigilant.

Le test Elisa est revenu négatif, je ne suis pas malade 


Comme vu plus haut, le test ELISA se base sur 4 souches de borrélies alors qu’il en existe plus de 300 au monde. Si votre test ELISA est négatif, vous pouvez toujours être infecté.

Le Western Blot est négatif, je ne suis pas malade 


Un peu comme pour le test Elisa, le Western Blot ne reconnait pas toutes les souches de borrélies. Il ne peut donc écarter une maladie de Lyme à 100%. Voici un article complet sur le western blot : Le Westen Blot et la Maladie de Lyme

Mon thérapeute me dit que ce n’est pas Lyme 


La maladie de Lyme n’est pas une maladie que l’on peut détecter à l’œil nu (sauf érythème apparent qui ne laisse pas la place au doute). Elle peut passer inaperçue dans les tests sanguins et il en est de même pour le thérapeute. C’est d’ailleurs le cas pour ne nombreux Lymé qui se retrouvent en errance médicale pendant plusieurs années.

Un traitement antibiotique est suffisant pour guérir la maladie de Lyme 


Oui et Non. En fonction de la phase de la maladie il y a plus ou moins de chance de stopper l’infection. En phase primaire, 3/4 semaines d’antibiotiques semblent suffire dans 95% des cas. Dans les phases secondaire et tertiaire, ce traitement est insuffisant.

Il n’y a que les antibiotiques qui peuvent me soigner 


Dans les nombreux cas recensés, il s’avère que les traitements alternatifs comme la phytothérapie ou l’aromathérapie semblent efficace pour diminuer les symptômes chronique de Lyme et ce même en phase avancée. Le manque de reconnaissance de cette maladie et le non consensus autour de Lyme ont forcé les malades à chercher des pistes alternatives pour se soigner. D’où de nombreux retour sur ces « techniques ».

La maladie de Lyme est sexuellement transmissible 


Il s’agit d’un point longtemps nié par les scientifiques, c’est d’ailleurs toujours le cas de nombre de pseudo experts. En réalité, la réponse est OUI ! Selon « The Journal of Investigative Medicine », lors de la conférence « Western Regional meeting of the American Federation for Medical research » de 2014 , la maladie de Lyme serait bien sexuellement transmissible.

Un groupe de scientifique internationaux spécialisés dans les maladies sexuellement transmissibles ont examiné plusieurs groupes de personnes atteintes ou non de la maladie de Lyme. Dans le cas du groupe atteint, il y avait présence de spirochètes dans les secrétions génitales.

Pour citer un des spécialistes ayant participé à l’étude (Raphael Stricker) : « il y a toujours un risque d’attraper la maladie de Lyme dans la forêt, suite à une morsure de tique. Mais il y a un risque encore plus grand d’attraper la maladie de Lyme dans un lit ».

Source : Middelveen MJ, Bandoski C, Burke J, Sapi E, Mayne PJ, Stricker RB. Isolation and detection of Borrelia burgdorferi from human vaginal and seminal secretions. The Journal of Investigative Medicine. 2014;62:280-281.

La maladie de Lyme peut être transmise in utero (au fœtus) pendant la grossesse 


Maintenant que vous savez que Lyme est sexuellement transmissible vous vous doutez bien de la réponse. Et bien OUI, le spirochète peut traverser le placenta et contaminer le fœtus. C’est la conclusion à laquelle est arrivé Markowitz en 1986. Dans son étude portant sur 19 femmes atteintes de la maladie de Lyme, 14 grossesses et accouchements ont été normaux, tandis que 5 ont présentés des complications (mort in utero, prématurité, cécité corticale, rash cutané à la naissance, syndactylie).

Source : Markowitz et al, JAMA 1986; 255: 3394-6

Le mot de la fin


Bien entendu il reste de nombreuses idées reçues sur la maladie de Lyme, il y a également beaucoup de non-dits car politiquement incorrect. Mais je crois que le bien-être des malades et des patients atteints de maladies chroniques reconnues ou non devrait être la priorité. Les débats stériles qui prennent des années pour reconnaître certains maux sont durs à accepter pour les malades. Vous avez peut-être été confronté vous-mêmes à ces préjugés sur la maladie de Lyme. N’hésitez pas à en faire part dans les commentaires.

Portez vous bien,

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