Intolérance à l'histamine et Histaminose

Intolérance à l’Histamine et/ou maladie chronique ?


L’intolérance à l’histamine, voilà un sujet particulièrement complexe que l’on va essayer de simplifier pour comprendre le pourquoi du comment. Car derrière cette réaction au nom barbare se cache une multitude de symptômes semblables à une réaction allergique sans en être une. Il s’avère également que cette réaction à l’histamine est également aggravée dans le cadre de certaines infections comme la covid, la maladie de Lyme et ses co-infections. Ensemble, nous allons essayer de comprendre les facteurs pouvant s’avérer déterminants dans la survenue de cette réaction. Pour cela nous allons aborder la santé intestinale ou encore l’activation des mastocytes qui peuvent augmenter les niveaux d’histamine dans le corps. On verra aussi comment limiter les conséquences de l’intolérance à l’histamine sur notre quotidien. Ce qui de facto pourrait nous mener à une meilleure qualité de vie et vers la diminution de nombreux symptômes handicapants du quotidien. Voilà une bonne raison de creuser le sujet !


Qu’est ce que l’histamine ?


L’histamine est une molécule (amine biogène) synthétisée naturellement dans le corps humain. On la retrouve principalement dans les cellules du système immunitaire, les mastocytes et les granulocytes basophiles. Elle est surtout connue pour son rôle de médiateur chimique de la réaction inflammatoire. En d’autre terme, l’histamine est la substance chimique libérée dans l’organisme lors d’une réaction allergique. Et c’est ainsi qu’elle est cataloguée.

Par exemple :

Lorsque vous vous retrouvez en contact avec un allergène (par exemple le pollen) pour la première fois, il n’y aura pas de symptômes. C’est la phase de sensibilisation pendant laquelle des anticorps sont fabriqués contre l’allergène en question. Lors d’un second contact avec cet allergène vos lymphocytes vont fabriquer beaucoup plus d’anticorps et ce bien plus rapidement. Ces anticorps vont alors se fixer sur les mastocytes qui libèrent de l’histamine et provoquent la réaction inflammatoire/allergique. Concrètement cela peut traduire, en fonction des cas, par un écoulement nasal, une crise d’asthme ou encore un choc anaphylactique.

C’est pourquoi les personnes allergiques prennent assez souvent des anti-histaminiques pour éviter ce type de réaction et de symptômes gênants voire potentiellement mortels.


Allergie ou intolérance à l’histamine ?


Le rôle de l’histamine dans le processus allergique est LA fonction qui lui colle à la peau depuis belle lurette. Pourtant l’ensemble de ses fonctions est bien plus complexe et varié. A ce titre, il s’avère que même à très faible dose, l’histamine contribue à réguler un certain nombre de processus physiologique de l’organisme. En effet, l’histamine exerce une action via l’activation de 4 récepteurs histaminiques  : H1, H2, H3 et H4. Des récepteurs qui se situent à différents endroits de notre organisme. Ce qui explique la grande diversité des symptômes liées à une libération excessive d’histamine.

Ces récepteurs à histamine se trouvent notamment dans  :

  • Le cerveau
  • Le système nerveux central (maintient de l’état de veille)
  • L’estomac (sécrétion d’acide gastrique)
  • Le système cardiovasculaire (rythme cardiaque)
  • Les voies respiratoires

Vous l’aurez compris, c’est cette partie qui va nous intéresser le plus. En faible quantité, l’histamine va donc remplir son rôle dans tous ces systèmes et l’organisme fonctionnera correctement. Or, ce ne sera pas toujours le cas pour tout le monde ! Quand les niveaux d’histamine dans notre organisme dépassent notre capacité à la dégrader, on parle du syndrome d’intolérance à l’histamine ou si vous préférez d’intolérance à l’histamine. Ce taux excessif d’histamine va provoquer de nombreux symptômes mimant une réaction allergique qui en réalité n’en est pas une.


Symptômes de l’intolérance à l’Histamine


La liste est plutôt longue et c’est tout à fait normal puisque cela va dépendre de tout un chacun et notamment des systèmes et des récepteurs qui réagiront le plus à l’histamine. Et là, vous comprenez que cela va s’exprimer très différemment d’une personne à une autre.

Voici tout de même une liste (non exhaustive) qui en attendant donnera une idée du type de symptômes pouvant s’exprimer :

  • Grande fatigue/Asthénie
  • Tachycardie
  • Démangeaison
  • Vertiges
  • Nez qui coule
  • Yeux qui grattent
  • Insomnie
  • Brouillard cérébral
  • Diarrhée
  • Reflux (remontées acides)
  • Raclements de gorge
  • Hypersensibilité

Quelles sont les raisons de l’intolérance à l’Histamine ?


Vous vous reconnaissez dans ce syndrome d’intolérance à l’histamine ? C’est tout à fait possible finalement ! La vraie question maintenant c’est de savoir ce qui peut déclencher une telle réaction et comment faire en sorte de la minimiser voire même de ramener l’équilibre. Chez les personnes en «bonne santé», l’histamine alimentaire est dégradée dans l’intestin par une enzyme appelée diamine oxydase (DAO). Ainsi, ces personnes mangent des aliments qui contiennent de l’histamine mais sans avoir de symptômes liés à sa libération. Il est donc logique de penser que l’intolérance à l’histamine peut venir d’un mauvais fonctionnement de cette enzyme.

Une carence en vitamines ?


C’est la base, et souvent elle n’est pas respectée ! Pour fonctionner de manière optimale notre organisme a besoin d’apports en vitamines, minéraux et oligo-éléments. Et bien pour l’enzyme qui dégrade l’histamine c’est pareil !

C’est notamment de le cas de :

  • Vitamine B6
  • Vitamine B12
  • Vitamine C
  • Zinc
  • Fer

Ça ne coûte rien de faire une petite cure de multivitamines pour voir si ça aide à aller mieux. Ce serait un moindre mal.

Une mauvaise alimentation ?


Au delà des mauvaises habitudes alimentaires et d’une nourriture pauvre en micro-nutriments, il se peut qu’a l’inverse votre alimentation soit trop pourvue en aliments riches en histamines et/ou en aliments qui inhibent l’action de notre enzyme à histamine (DAO). Certains aliments qui semblent bons sur le papier peuvent aussi se transformer en problème. L’alimentation est probablement la raison la plus simple et il est tout aussi probable que ce soit loin d’être la seule explication à votre intolérance à l’histamine. Disons que c’est la partie visible de l’iceberg ou l’arbre qui cache la forêt.

Encore une fois à ce stade, il est tout à fait possible de changer ses habitudes alimentaires pour voir si cela apporte des changements positifs aux symptômes.

Un problème au niveau des intestins ?


Un certain nombre d’éléments/problématiques au niveau de l’intestin peuvent venir perturber la dégradation de l’histamine et provoquer une myriade de réactions semblables à une allergie. En un mot, être un facteur de déclenchement de l’intolérance à l’histamine. Voici quelque possibilités :

1 – Saturation de la diamine oxydase (DAO) :

Vous avez mangé un repas à base de plusieurs aliments riches en Histamine (alcool, charcuterie, poissons…). La diamine oxydase (DAO), l’enzyme censée s’occuper de la dégradation de l’histamine dans l’intestin (la DAO) est saturée/débordée et ne suffit pas à dégrader l’apport d’histamine. Il se peut également qu’au lieu de s’occuper de l’histamine elle s’occupe d’autres amines biogènes (Putrescine et cadavérine) à la place. Ce qui est souvent provoqué par un mauvais équilibre de la flore intestinale que l’on retrouve dans les cas de dysbiose intestinale de putréfaction. Bref, la DAO est surchargée de travail et ne remplit pas son rôle du côté de l’histamine. Pas bien !

2 – La présence de bactéries et de levures :

Les bactéries et les levures n’ont pas toujours une influence particulièrement bonne sur notre intestin. Il en est de même dans le cas de l’histamine ! En effet, certaines bactéries et levures vont venir perturber la dégradation de l’histamine par la diamine oxydase (DAO). Ce sera notamment le cas si vous souffrez d’une :

  • Prolifération de mauvaises bactéries dans l’intestin grêle connu sous le nom de SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth),
  • Présence de notre cher candida albicans sous sa forme mycélienne (candidose chronique),
  • Surreprésentation de bactéries productrices d’histamine du type entérobactéries (Par exemple : Carnobacterium et Clostridium perfringens)
Microbiote-intestinal

3 – La perméabilité intestinale

On parle du phénomène d’hyperperméabilité intestinale, de perméabilité intestinale ou encore de “Leakey Gut syndrome” lorsque la muqueuse intestinale est enflammée et que ses jonctions sont distendues. Pour vous faire un dessin, votre intestin est devenu une véritable passoire ou un vrai fromage suisse. Les protéines qui fuient dans l’intestin activent le système immunitaire et donc nous devenons très sensibles, entre autres, à l’histamine. Dans ces conditions la production de DAO qui à lieu précisément dans la muqueuse intestinale est forcément chahutée. Bref, encore une fois, pas cool !


Et si c’était une histaminose ?


On parle donc d’intolérance à l’histamine quand le problème vient de la mauvaise dégradation de l’histamine par la DAO au niveau de la sphère digestive. Par contre, il se peut tout aussi bien que le souci soit un niveau élevé d’histamine dans le corps. Dans ces cas là, on va parler d’histaminose et les causes de cet excès ne seront plus tout à fait les mêmes.

En effet, ici on va avoir affaire à un problème de méthylation qui se transcrit par une mauvaise dégradation de l’histamine non pas dans l’intestin mais dans la cellule. Et cette fois ci l’enzyme qui est censée s’occuper de cette dégradation n’est plus la DAO mais l’histamine N méthyl transférase (HNMT). Cette HNMT fonctionne un peu différemment puisqu’elle est censée intervenir quand on consomme des aliments qui ne vont pas contenir de l’histamine. Curieux n’est ce pas ?! Et bien pas tant que ça, puisque certains aliments et médicaments ne contenant pas d’histamine vont pourtant déclencher une tempête d’histamine dans le corps. C’est le cas du chocolat à mon grand désarroi…. Du coup, quand on ingère un aliment ou médicament de ce type, les mastocytes peuvent libérer de grandes quantités d’histamine, ce qui participe à l’inflammation des tissus. Bien évidement chez une personne «normale» cette histamine est correctement dégradée et le problème d’histaminose ne se produit pas ! A l’inverse chez d’autres, certains facteurs vont jouer un rôle prépondérant et provoquer des réactions conséquentes avec une mauvaise dégradation de l’histamine par la HNMT.

Cela pourra arriver dans les cas suivants :

  • Infection froide/Virus et Bactéries (Covid, maladie de Lyme, Epstein Barr Virus…)
  • Maladies auto-immune qui favorisent l’histaminose
  • Dysfonctionnement de la thyroïde (hyperœstrogénie, hypo et hyperthyroïdie)
  • Carence en vitamines (vitamines B6, B9 et B12)
  • Burn out et Stress (avec effondrement du cortisol)
  • Suractivité d’une enzyme : l’histidine décarboxylase (HDC)

Comment réagir ?


Cela dépendra de nombreux facteurs et le plus importants sera sans doute lié à la raison profonde de votre intolérance à l’histamine voire carrément à votre histaminose. Quoiqu’il en soit l’idée sera de mettre en pause l’histamine et sa libération dans l’organisme. Pour cela, on va surtout agir sur l’alimentation que l’on est en mesure de maîtriser en mettant en place une diète faible en histamine (low histamine).

On va donc :

  • Limiter les aliments riches en histamine
  • Limiter les aliments déclencheur d’histamine
  • Éviter les sulfites, oxalates et salicylates
  • Consommer des aliments ultra-frais

Cette partie devrait permettre de calmer un certain nombre de symptômes et de s’attaquer plus sereinement aux causes réelles de la mauvaise dégradation de l’histamine. En parallèle il faudra s’occuper des intestins et particulièrement des problèmes de dysbiose et de perméabilité  intestinale.  Par la suite, se débarrasser (s’il y a) de la candidose chronique ou encore de la maladie de Lyme… serait pas mal !


Alimentation


Voici deux listes non exhaustives des aliments qui vont soit être riches en histamine soit favoriser la libération de l’histamine par les mastocytes. Cela devrait déjà vous donner une certaine idée des aliments à limiter ne serait-ce que pour voir si les symptômes diminuent. Vous n’êtes pas obligés de les évincer tous totalement de votre alimentation, mais veillez au moins à ne pas les consommer tous ensemble au cours d’un même repas par exemple. D’ailleurs, vous pouvez aussi les réintroduire progressivement pour voir lesquels peuvent éventuellement créer des symptômes.

Aliments riches en histamine

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Aliments fermentés (Kombucha, cornichons, choucroute, sauce soya, tempeh, miso, kéfir)
Poisson en conserve ou frais
Fruits de mer et sauce de poisson
Épinard
Aubergine
Tomate
Cerise
Avocat
Fève de soya
Levure alimentaire
Fromages vieillis
Viandes transformées ou vieillies (charcuteries, saucisses, bacon, steaks vieillis…)
Yogourt
Condiments qui contiennent du vinaigre (vinaigrettes, ketchup, moutarde, mayonnaise, sauces…)

Aliments libérateurs d’histamine

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Agrumes
Fraise
Pêche,
Abricot
Prune
Papaye
Ananas
Chocolat
Réglisse
Certaines épices (cannelle, clous de girofle, anis, muscade, poudre de curry, poudre de chili)
Aliments contenants certains additifs (sulfites, BHA, BHT et colorant, surtout la tartrazine)
Alcool, surtout le vin (rouge en particulier)
Bière (l’alcool bloque la fonction de l’enzyme qui décompose l’histamine)


Histaminose, quelle supplémentation ?


Vitamines :

Du côté de la supplémentation, le plus simple est de prendre un multivitamines pour faire le plein de vitamines notamment des vitamines du groupe B et de la vitamine C. D’ailleurs, cela fera du bien à d’autres niveaux dans le corps et au niveau intestinal bien sur. A cela on rajoutera des anti-oxydants capables de calmer les mastocytes et donc la libération d’histamine. Je pense notamment à la quercétine et au magnésium. On peut aussi utiliser d’autres stabilisateurs de mastocytes comme le Zinc, la broméline ou encore la vitamine D. Dans ce sens, j’aime bien le multivitamine de chez nutriting, qui répond à la problématique.

Si le problème est survenu après une infection du type covid ou maladie de Lyme, il sera encore plus importants de se supplémenter. Le corps a dû puiser dans ses réserves  nutritionnelles pour résister à l’infection et moduler les dégâts qui accompagnent ce type d’infection. Peut-être d’ailleurs que c’est encore le cas !

Probiotiques

En ce qui concerne les probiotiques, certaines souches peuvent contribuer à augmenter les taux d’histamine intestinale : comme ce qu’on retrouve dans les yaourts du commerce (lactobacillus casei et bulgaricus). A l’inverse d’autres souches modulent l’histamine dont notamment : Lactobacillus Infantus, Breve, Longum, plantarum… Vous pouvez opter pour ceux de chez Nutripure. Ils contiennent un tout petit peu de casei mais c’est pas facile d’en trouver sans et avec la plupart des autres. C’est ce que je prends personnellement, je ne le ferai pas autrement !

Anti-Histaminiques (DAO)

Pour la partie intestinale, il existe aussi des compléments alimentaires riche en DAO (Naturdao, Daosin, Daofood) mais que je ne saurais conseiller puisque je n’en ai jamais utilisé. Cela me semble être une solution temporaire et très localisée au niveau des intestins. Je préfère donc m’orienter vers des pistes qui permettent une amélioration durable dans le temps, et ont un spectre d’action plus large. Notamment en réparant la barrière intestinale et ramenant l’équilibre au niveau du microbiote intestinal.

Quels sont les meilleurs Anti Histaminiques Naturels ?


Il est tout à fait possible de faire appel aux plantes qui possèdent des vertus anti-oxydantes et d’innombrables substances naturelles capables de calmer les poussées histaminiques. Le souci dans ce cas précis, c’est que ces plantes possèdent également des salicyltates et des sulfites qui pourraient créer des réactions croisées voire même stimuler les mastocytes et donc favoriser la libération d’histamine. Donc, à moins d’être suivi par un expert, il faudra rester vigilant et commencer avec de petites doses pour éviter des réactions négatives.

Autrement, voici quelques moyens safe de faire baisser et/ou limiter la libération d’histamine. Le plus efficace est de prendre de la quercétine qui est connue pour inhiber la libération de l’histamine. Pour cela soit vous opter pour des aliments et plantes qui en contiennent mais il faudra en consommer souvent et dans des quantités assez importante. Soit vous opter pour de la quercétine en complément alimentaire. Tout dépend de la sévérité de vos symptômes.


Conclusion


Ah j’oubliais, vous pouvez en parler à votre docteur mais les chances qu’il vous écoute ou entende ou les deux en même temps sont assez proche de 0. Il n’y a pas de tests à proprement parler pour détecter ce genre de problématique. Et si on vit dans l’espoir qu’il prenne en compte votre symptomatologie clinique vous avez intérêt à avoir un excellent praticien à vos côtés. Ou peut-être c’est juste moi qui suis poisseux et qui suis tombé sur les pires médecins français. C’est pas impossible cela dit mais assez certainement inquiétant ! Globalement, je vous ai, il me semble, donné pas mal d’éléments pour comprendre la problématique de la dégradation de l’histamine dans les intestins et le corps. Vous devriez pouvoir assez facilement mettre en place une diète low histamine et voir ce qu’il se passe. Ajouter des anti-histaminiques naturels comme la quercétine et si vous allez mieux, c’est qu’on a mis le doigt sur quelque chose ! Quoiqu’il en soit, encore une fois il faudra chouchouter vos intestins. C’est de là que vient la majorité des dysfonctionnements qui favorisent notamment les maladies chroniques contemporaines. A vous de jouer !

Portez-vous bien,

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