N-acétylcystéine (NAC)

La N-acétylcystéine (NAC)


La N-acétylcystéine ou NAC est un nom que vous avez probablement déjà vu passer sur les groupes ou forums sur la maladie de Lyme. J’en ai d’ailleurs parlé brièvement dans l’article sur la destruction des Biofilms de Lyme pour son efficacité avérée sur ces formes de bactéries. Son efficacité ne s’arrête pourtant pas là. La Nac est intéressante à d’autres niveaux, et notamment pour son rôle d’antioxydant luttant contre le stress oxydatif ou encore pour son action sur la restauration des réserves intracellulaires de Glutathion.


Qu’est ce que la N-acétylcystéine (NAC) ?


La N-Acétylcystéine, également appelée NAC pour N-Acétyl-Cystéine, est tout simplement un dérivé ou forme stable de la Cystéine. Il s’agit d’un acide aminé soufré non essentiel qui stimule la production de Glutathion dans l’organisme. On la dit non-essentielle parce que l’organisme sait la fabriquer à partir de la méthionine, un autre acide aminé. Une fois dans le corps, la NAC se transforme rapidement en Cystéine. Cette dernière, en se liant à deux autres acides aminés, la glutamine et la glycine, crée un puissant antioxydant que l’on connaît sous le nom de glutathion.


Quelles sont les bienfaits de la NAC ?


La N-Acétyl-Cystéine est une molécule dites pléiotrope ou en d’autres termes dont les fonctions sont multiples au sein de l’organisme. Ainsi, elle intervient dans de nombreuses fonctions métaboliques comme :

  • la synthèse des acides gras,
  • la production d’hormones,
  • la formation de la peau, des cheveux et des ongles
  • la formation des points disulfures (ciment des protéines)
  • la synthèse de la mélatonine
  • la synthèse de la coenzyme A

La plus connue de ses propriétés reste sans doute son action mucolytique qui permet la fluidification des sécrétions bronchiques, facilitant ainsi leur élimination lors des infections respiratoires (par exemple en cas de bronchite chronique). Elle peut être également utilisée comme contrepoison lors d’une intoxication aiguë au paracétamol. On va éviter d’en arriver là tout de même !


Nac et Maladie de Lyme


Je me suis intéressé à la NAC dans le cadre de son efficacité pour la destruction des Biofilms de la Maladie de Lyme comme vous pouvez le voir dans cette article de l’European Review for Medical and Pharmacological Sciences. En effet, la NAC est souvent présente dans les protocoles de Lyme en association avec des antibiotiques ou des plantes pour venir à bout des formes dites en biofilms de la Borrelie. C’est un des points fort qui lui est souvent attribué et qui est à prendre en considération dans un traitement ou prise en charge globale de la maladie de Lyme.

Ce n’est pourtant pas tout et même loin de là, son rôle est bien plus important et intéressant que de se limiter aux Biofilms. En effet, la NAC est un précurseur du Glutathion ou si vous préférez elle contribue fortement à la synthèse du Glutathion, antioxydant absolument primordial pour notre organisme. Avec l’âge et la maladie (Lyme pour ne citer qu’elle) nos «réserves» ou plutôt nos niveaux de Glutathion diminuent et impactent notre capacité à détoxifier. La NAC va venir en soutient au niveau hépatique (foie) en entraînant une augmentation du taux de glutathion. Cette détoxification permettra d’éliminer les toxines liées à la mort des bactéries, et autres toxiques (certains métaux lourds) et polluants (pesticides…). Ce qui est particulièrement important pour éviter les réactions d’Herxheimer trop véhémentes. Il semblerait d’ailleurs que la combinaison de doses thérapeutiques d’acide lipoïque, de vitamine C et de NAC augmenterait mieux les niveaux de glutathion à l’intérieur des cellules qu’une supplémentation en glutathion seule. Dans une étude de 2008 la NAC a été utilisé avec succès pour traiter la carence en GSH (Glutathion) dans un large éventail d’infections, malformations génétiques et des troubles métaboliques, y compris l’infection au VIH et la MPOC*.

Mais ce n’est pas tout, la NAC inhibe aussi les cascades de cytokines (messagers inflammatoires stimulés par les microbes) en tempérant la production de cytokines comme le TNF-alpha et l’interleukine-6. Ce qui signifie moins d’inflammation dans l’organisme et donc potentiellement moins de symptômes et de douleurs. Durant la crise Covid, il y a eu notamment pas mal d’études sur la NAC et sa faculté à limiter l’orage cytokinique impliqué dans les formes sévères du Covid-19. Dernièrement, des essais cliniques ont démontrés la capacité de la N-Acetyl-Cystéine (NAC) à reconstituer les réserves de Glutathion et atténuer l’impact de la tempête de cytokines chez les personnes à haut risque*.

A noter également que la NAC inhibe la dégradation du collagène qui est si précieux pour nos articulations et que les bactéries de Lyme apprécient tellement.

Buhner sur la NAC (dans son livre Healing Lyme, second edition) :

«Elle (NAC) a un fort effet protecteur contre la neurotoxicité dans tout le SNC (système nerveux central) et peut corriger les effets neurotoxiques dans le cerveau, en particulier dans l’hippocampe. Elle protège les mitochondries cérébrales des effets oxydatifs, éliminant la dépolarisation membranaire, empêchant les mitochondries de gonfler, d’éclater et de libérer de l’ATP. Elle inhibe l’œdème cérébral et agit également dans tout le système nerveux périphérique pour inhiber l’inflammation.»


Nac ou Glutathion ?


La NAC étant précurseur du Glutathion, il est logique de se poser la question n’est-ce pas ? Après tout pourquoi ne pas prendre du Glutathion dès le départ pour profiter de ce puissant anti-oxydant d’entrée de jeu ? Et bien tout simplement parce que le glutathion administré par voie orale présente une assez faible biodisponibilité* (hormis la forme liposomale assez onéreuse) car il est détruit par la γ-glutamyl transpeptidase une enzyme intestinale. C’est pourquoi la supplémentation en NAC serait plus efficace et moins chère pour augmenter les taux de glutathion qu’une supplémentation en Glutathion classique. Je ne pense pas non plus que le Glutathion en lui-même impacte les biofilms et leurs destructions dans le cadre de Lyme. Pour ma part, quitte à choisir entre la NAC et le Glutathion, j’opte plutôt pour la NAC.


Quelle NAC choisir ?


Il existe 3 méthodes distinctes qui permettent à ce jour de produire de la N-Acétylcystéine, soit par synthèse chimique, soit par extraction animale, soit par bio-fermentation naturelle. La méthode par bio-fermentation est la plus simple et la plus écologique. Elle permet d’obtenir un produit de haute pureté et surtout sans résidus de solvants. Pour cette phase de bio-fermentation, sont utilisés uniquement des végétaux et des minéraux comme substrat. De cette manière la NAC proposée peut être certifiée Vegan et sans résidus chimique.

Les Nac de Dynveo et d’UNAE sont dans ce sens d’excellents compléments.


Précautions et utilisations


Les conseils de dosage vont de 600 mg à 1800 mg par jour en fonction des experts et de l’utilisation.

Par exemple le Dr.Horowitz propose 600 mg 2 x fois par jour comme étant un strict minimum. L’herboriste Américain, Harold Buhner quant à lui propose 650-800 mg 3 x par jour.

La N-acétylcystéine est un complément alimentaire considéré comme sûr lorsqu’il est pris conformément aux instructions de dosage. Elle peut cependant provoquer des effets indésirables comme nausées, vomissements, diarrhées voire des éruptions cutanées lorsque les doses sont trop élevées (notamment en intraveineuse).

A noter : En cas de prise d’antibiotiques, le Prof. Huber (Heidelberg) recommande  au moins 2 h de distance avec la prise d´antibiotiques, car la NAC entrave leur absorbtion intestinale.

Bien évidement, il est conseillé et même fortement recommandé d’en parler avec votre thérapeute pour voir les éventuelles interactions médicamenteuses. De même, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes atteintes de maladies rénales ou hépatiques doivent éviter de prendre de la NAC sans l’avis de leur médecin.

Sources


Bottom-up analysis of emergent properties of N-acetylcysteine as an adjuvant therapy for COVID-19. Dominari A, Hathaway Iii D, Kapasi A, Paul T, Makkar SS, Castaneda V, Gara S, Singh BM, Agadi K, Butt M, Retnakumar V, Chittajallu S, Taugir R, Sana MK, Kc M, Razzack S, Moallem N, Alvarez A, Talalaev M. World J Virol. 2021 Mar 25;10(2):34-52. doi: 10.5501/wjv.v10.i2.34.

Therapeutic potential of N-acetyl cysteine (NAC) in preventing cytokine storm in COVID-19: review of current evidence. Mohanty RR, Padhy BM, Das S, Meher BR. Eur Rev Med Pharmacol Sci. 2021 Mar;25(6):2802-2807. doi: 10.26355/eurrev_202103_25442.

Hunjan MK, Evered DF. Absorption of glutathione from the gastrointestinal tract. Biochim Biophys Acta 1985;815:184-188.

Proc Natl Acad Sci U S A. 2018 Mar 6; 115(10): E2320–E2328. Published online 2018 Feb 14. doi: 10.1073/pnas.1720833115 Role of glutathione metabolism in host defense against Borrelia burgdorferi infection Mariska Kerstholt,a,b Hedwig Vrijmoeth,a,b Ekta Lachmandas,a,b Marije Oosting,a,b Mihaela Lupse,c Mirela Flonta,c Charles A. Dinarello,a,b,d,1 Mihai G. Netea,a,b,e and Leo A. B. Joostena,b,1

Curr Opin Pharmacol. 2007 Aug;7(4):355-9. Epub 2007 Jun 29. N-Acetylcysteine–a safe antidote for cysteine/glutathione deficiency. Atkuri KR1, Mantovani JJ, Herzenberg LA, Herzenberg LA. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24080471

Expert Opin Biol Ther. 2008 Dec;8(12):1955-62. doi: 10.1517/14728220802517901. N-acetylcysteine for antioxidant therapy: pharmacology and clinical utility. Dodd S1, Dean O, Copolov DL, Malhi GS, Berk http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17602868

Pharmacol Ther. 2014 Feb;141(2):150-9. doi: 10.1016/j.pharmthera.2013.09.006. Epub 2013 Sep 28. Existing and potential therapeutic uses for N-acetylcysteine: the need for conversion to intracellular glutathione for antioxidant benefits. Rushworth GF1, Megson IL2.http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24080471

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