Tu seras un homme mon fils

Tu seras un homme, mon fils


Vous connaissez sans doute le livre de la Jungle ? Mowgli, Baloo, Baghera, Aleka, Kaaaaa… Un classique de Rudyard Kipling, que je lis en boucle en ce moment à mon fils. Et que vous avez également probablement lu, relu et revu dans votre enfance et éventuellement celle de vos enfants. A juste titre d’ailleurs !

Ce que vous ne savez peut être pas, c’est que Kipling à écrit d’autres textes. Et il y en a un en particulier que j’aimerais partager avec vous. C’est un texte qu’il a écrit pour son fils et qui est mort à la guerre à l’âge de 18 ans. Ce texte s’intitule «Tu seras un homme, mon fils».

Ce texte m’a atteint au plus profond de nombreuses fois et je n’arriverai probablement jamais à me défaire de cette sensation à sa lecture. Un mélange de frissons, de prise de conscience et d’espoir en même temps. L’espoir sans doute de traverser les épreuves de la vie en restant humain et gardez ce qui fait de nous ce que nous sommes réellement au plus profond. L’envie d’être une personne meilleure pour moi, mes proches et même pour ceux qui me font du mal.

Rien que les deux premières lignes «Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir» me replonge dans ma vie. Cela me rappelle au combien la vie tient à un fil et que parfois on perd tout et il faut pourtant se relever. Souvent même en partant de rien si ce n’est avec la richesse de l’enseignement qu’on retiendra de cette chute. Aussi brutale soit elle.

Ce texte est un enseignement pour celui ou celle qui souhaiterait trouver un équilibre entre l’émotion et la sagesse entre la frustration et l’acceptation mais aussi la distance entre soi et les autres. Un message de paix extérieur et intérieur pour faire ressortir ce qui fait de nous des êtres humains.


« Tu seras un homme, mon fils » de Rudyard Kipling


Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.


Rudyard Kipling

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